Rencontre virtuelle Les parlements nationaux doivent maintenir le dialogue

Foto: Conférence vidéo de la COSAC

© Deutscher Bundestag | Florian Gärtner

Le 14 septembre dernier, les présidents des commissions dédiées aux affaires européennes au sein des parlements nationaux de l’UE et du Parlement européen (COSAC) se sont demandé de quelle manière mieux venir à bout des conséquences de la pandémie de Covid-19 avec le soutien de la présidence allemande du Conseil de l’UE. Le ministre Guido Wolf (Bundesrat) et Gunther Krichbaum (Bundestag) ont dirigé la conférence réunissant leurs homologues.

Même si, pour reprendre les mots de Guido Wolf, « la technique n’a pas toujours été de notre côté », il est capital que les parlements nationaux « maintiennent le dialogue ». Et comme l’a ajouté Gunther Krichbaum, eu égard aux complications que les problèmes de connexion ont infligé au bon déroulement de la conférence, il est clair que rien ne remplace une rencontre physique ; d’où son intention affichée de déployer tous les efforts possibles pour que la prochaine réunion de la COSAC puisse se dérouler entre les murs du Reichstag de Berlin, tout en respectant – cela va de soi – les règles relatives à la distance physique.

Les invités conviés à prendre la parole lors de cette rencontre étaient le ministre allemand des Affaires étrangères Heiko Maas et le vice-président exécutif de la Commission européenne Frans Timmermans.

Le ministre allemand des Affaires étrangères Heiko Maas parle d’une décision historique

Exposant les grandes lignes de la présidence allemande du Conseil, le ministre fédéral des Affaires étrangères a notamment abordé l’adoption du cadre financier pluriannuel de l’UE, le Brexit, la transformation numérique et la « pomme de discorde » que représente la thématique de la migration en Europe.

Foto: Invité à prendre la parole, le ministre allemand des Affaires étrangères Heiko Maas

Invité à prendre la parole, le ministre allemand des Affaires étrangères Heiko Maas

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Le chef de la diplomatie allemande a par ailleurs qualifié l’endettement commun conclu par l’UE de « décision historique du Conseil européen ». Selon lui, l’Europe a montré que « lorsque l’enjeu est primordial, nous sommes en mesure de décider ensemble afin de trouver une sortie de crise qui soit solidaire. » Précisant qu’en la matière, les négociations avec le Parlement européen ont commencé fin août et qu’elles ne sont pas simples, Heiko Maas a déclaré : « Nous voulons conclure rapidement afin que l’aide arrive vite ».

Un état d’avancement du Brexit qui inquiète

Qualifiant d’inquiétants les derniers développements en lien avec la sortie britannique de l’Union européenne, le chef de la diplomatie allemande a expliqué que si les lois annoncées par le premier ministre Boris Johnson entraient en vigueur, elles violeraient le droit international.

Foto: Les présidents des commissions dédiées aux affaires européennes au Bundesrat et au Bundestag, Guido Wolf (à g.) et Gunther Krichbaum, pendant la conférence

Les présidents des commissions dédiées aux affaires européennes au Bundesrat et au Bundestag, Guido Wolf (à g.) et Gunther Krichbaum, pendant la conférence

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Heiko Maas a exhorté le Royaume-Uni à la fiabilité, estimant que l’année pourrait de fait se terminer par un « no deal » et qu’il s’agit de l’un des scénarios auxquels on se prépare, même si l’on soutiendra le négociateur en chef de l’UE Michel Barnier dans ses efforts pour aboutir à un accord.

Le ministre allemand des Affaires étrangères a insisté sur l’importance de la transformation numérique et il a fait valoir la nécessité de consolider la souveraineté de l’Europe. Soulignant que la thématique migratoire est un sujet difficile « parce que les positions des États membres sont très, très divergentes », il a affirmé que la présidence allemande du Conseil apporte son soutien à la Commission européenne pour relancer la politique de l’UE en matière d’asile et de migration.

Sanctions contre les fraudeurs électoraux au Bélarus

Concernant le Bélarus, le ministre allemand des Affaires étrangères a martelé : « L’UE doit prendre position d’une manière très concrète sur ce sujet » – avant d’ajouter qu’il est impossible de faire fi de fraudes électorales et de violations patentes des droits de l’homme. Heiko Maas a annoncé que dans un premier temps, une bonne quarantaine de personnes clairement impliquées dans les fraudes et les violations en question seront sanctionnées.

S’exprimant sur le plan de reconstruction, qu’elle a qualifié d’étape « saluée par tous » permettant à l’Europe de sortir renforcée de la crise, la vice-présidente du Parlement européen Dita Charanzová n’a pas oublié de mentionner la participation du Parlement européen. Elle a rappelé qu’encore plus de fonds devraient être affectés à la numérisation et à la santé.

Le rôle des parlements dans le cadre de la conférence sur l’avenir de l’Europe

Premier à prendre la parole dans le cadre des débats, Reinhold Lopatka, président de la commission des Affaires de l’UE au Conseil national autrichien, a formulé une exigence appuyée par un grand nombre de parlements nationaux : la conférence sur l’avenir de l’Europe devra apporter des résultats substantiels et les parlements nationaux devront se voir accorder un droit de participation adéquat. Une exigence qui a reçu le soutien de Heiko Maas. Assurant que non seulement la société civile, mais aussi les parlements nationaux devraient jouer un rôle dans ce processus, il espère que l’on trouvera un terrain d’entente en la matière avec le Parlement européen et la Commission.

Frans Timmermans évoque une « occasion unique »

Attribuant lui aussi un rôle clé aux parlements, Frans Timmermans, vice-président exécutif de la Commission européenne en charge du Pacte vert pour l’Europe, a rappelé que pour pouvoir être mises en œuvre, les décisions du Conseil relatives à la reconstruction nécessitent la ratification des parlements.

Foto: Frans Timmermans en direct de Bruxelles

Frans Timmermans en direct de Bruxelles

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D’après le vice-président de la Commission, avant l’avènement de la pandémie, il était déjà clair que l’Europe avait besoin d’une nouvelle stratégie de croissance – raison pour laquelle le Pacte vert a été mis en place. Soulignant que la pandémie offre à l’Europe la possibilité de restructurer son économie, Frans Timmermans a déclaré : « La restructuration ne peut pas attendre. Nous nous trouvons face à une occasion unique ». Expliquant que les moyens financiers qui ont été mobilisés devraient aussi être investis dans une économie d’avenir, le vice-président de la Commission a conclu que le Pacte vert constitue bien la voie à suivre – certain que le reste du monde suivra au fur et à mesure que l’Europe progressera.

Une sortie du charbon conseillée aux États des Balkans occidentaux

Frans Timmermans a recommandé aux pays de la région des Balkans occidentaux candidats à l’adhésion à l’UE de « persévérer autant que faire se peut dans la voie du Pacte vert européen » et de viser, si possible, la neutralité climatique à l’horizon 2050, étant donné qu’il s’agit de la direction prise par l’UE. D’après Frans Timmermans, la sortie du charbon contribuera fortement à une dynamique positive en vue d’une intégration de ces pays dans l’UE.

Guido Wolf et Gunther Krichbaum dressent un bilan positif

Foto: Le ministre Guido Wolf

Le ministre Guido Wolf

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Pour reprendre les mots de Guido Wolf, président de la commission des questions de l’UE au Bundesrat, les débats ont montré que « nous pouvons être optimistes et confiants » : en dépit de vastes défis, l’Europe est en bonne voie. Selon lui, il importe de parler d’une seule et même voix car « c’est seulement ainsi que nous serons en mesure de trouver des solutions convaincantes et efficaces ».

Pour le président de la commission des affaires de l’UE au Bundestag Gunther Krichbaum, il est essentiel « que nous fassions monter à bord les citoyens » : ils attendent que l’Europe apporte des solutions aux défis de notre temps.

date 14.09.2020

Informations relatives à la dimension parlementaire de la présidence allemande du Conseil :

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